sábado, 10 de mayo de 2014

"Les toros" de Jacques Brel


Les toros s'ennuient le dimanche
Quand il s'agit de courir pour nous.
Un peu de sable du soleil et des planches
Un peu de sang pour faire un peu de boue
C'est l'heure où les épiciers se prennent pour Don Juan
C'est l'heure où les Anglaises se prennent pour Montherlant.

Ah! Qui nous dira à quoi ça pense
Un toro qui tourne et danse
Et s'aperçoit soudain qu'il est tout nu?
Ah! Qui nous dira à quoi ça rêve
Un toro dont l'œil se lève
Et qui découvre les cornes des cocus?

Les toros s'ennuient le dimanche
Quand il s'agit de souffrir pour nous.
Voici les picadors et la foule se venge
Voici les toreros et la foule est à genoux.
C'est l'heure où les épiciers se prennent pour Garcia Lorca.
C'est l'heure où les Anglaises se prennent pour la Carmencita.

Les toros s'ennuient le dimanche
Quand il s'agit de mourir pour nous
Mais l'épée va plonger et la foule se penche
Mais l'épée a plongé et la foule est debout.
C'est l'instant de triomphe où les épiciers se prennent pour Néron.
C'est l'instant de triomphe où les Anglaises se prennent pour Wellington.

Ah! Est-ce qu'en tombant à terre
Les toros rêvent d'un enfer
Où brûleraient hommes et toreros défunts?
Ah! Ou bien à l'heure du trépas
Ne nous pardonneraient-ils pas
En pensant à Carthage Waterloo et Verdun?
Verdun.


Los toros se aburren el domingo. Cuando van a morir por nosotros. Pero la espada va a hundirse y la muchedumbre se inclina. Pero la espada ya se ha hundido y la muchedumbre está en pie. Es el instante triunfal en el que los vendedores ambulantes se creen Nerón. Es el instante triunfal en el que los ingleses se creen Wellington. Cayendo a la tierra, ¿los toros sueñan con un infierno dónde arderán hombres y toreros difuntos? ¿O bien, a la hora de la muerte, nos perdonarán pensando en Cartago, Waterloo y Verdún?

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